Actualités sylvo-sanitaires 2022 en lien avec les épisodes de sécheresse et de fortes chaleurs en cours

L’absence de déficit hydrique notable en 2021 a confirmé la fin de la phase aigüe de la plupart des crises sanitaires forestières au cours du premier semestre 2022 en Bourgogne-Franche-Comté. Mais ce répit global s’annonce de court durée au regard de la succession des épisodes de fortes chaleurs et de la sécheresse intense en cours.
Les premiers impacts visuels (flétrissement, rougissement-jaunissement et chutes foliaires parfois encore vertes) commencent à s’observer depuis cette fin juillet notamment chez les feuillus (charme, tilleuls, hêtre, alisiers en particulier) sur les sols aux plus fortes contraintes hydriques. En ce début août, ce phénomène est moins étendu qu’en 2018 ou 2020 à pareille date, mais devrait s’accentuer dans les jours à venir. Il est important de rappeler que cette symptomatologie est un mécanisme de survie des feuillus pour limiter l’évapotranspiration et ne prédit pas du dépérissement des arbres ; en revanche, la croissance en est affectée. Chez les résineux en revanche, un rougissement important du feuillage est très fréquemment gage de mortalité à terme.
Pour mesurer pleinement l’impact sylvo-sanitaire de ce nouvel aléa météorologique, il faudra attendre la reprise de végétation au printemps 2023. Néanmoins d’ores et déjà une vigilance particulière doit être portée sur les peuplements d’épicéa commun en lien avec le rebond de l’épidémie scolyte qui s’initie, en mettant en oeuvre les méthodes de lutte pour limiter celui-ci (détection et exploitation rapide des arbres attaqués notamment).
Ce déficit hydrique 2022 s’inscrit dans une répétition d’étés chauds et secs depuis 2015 en région et intervient sur des peuplements forestiers encore fragilisés par celle-ci. Ainsi, nous nous situons dans une configuration toute singulière, vraisemblablement inédite, dont les impacts globaux sur la santé des forêts demeurent par conséquent inconnus quant à leur intensité et à leur étendue, dépendant également de la météorologie de cette fin d’été et de cet automne. En lien avec cette incertitude, il convient d’être prudent dans les actions sylvicoles à mener, en ne négligeant pas la capacité de résilience des arbres.

Plus de détail dans l’information technique dédiée


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