Epidémie de scolytes : des mortalités d’épicéas toujours importantes dans le massif du Jura, un retour à la normale concernant les mortalités de sapins

L’épidémie de scolytes (typographe) engendrant des mortalités massives d’épicéas adultes se poursuit en 2025 dans le massif du Jura et notamment dans le Haut-Jura, zone la plus affectée en France actuellement. Cela est lié aux populations très élevées de typographes dans le milieu et au caractère très agressif de ce scolyte, aux importantes surfaces d’épicéas encore colonisables, à une année marquée par des températures élevées tout au long de la saison de végétation et par une anomalie de stress hydrique localement significative dans ce massif montagneux. En revanche, les mortalités de jeunes épicéas liées au scolyte chalcographe demeurent toujours très rares.
Concernant les mortalités de sapins pectinés adultes causées principalement par des attaques de scolytes du genre Pityokteines sp., celles-ci ont fortement régressé en 2025 comparativement aux années précédentes. Un retour à la normale d’un point de vue sanitaire est confirmé sur cette essence de manière globale en région.
Au global, sur le massif du Jura franc-comtois, il est estimé à environ 20 % la surface d’épicéas et de sapins qui a été scolytée et/ou récoltée depuis le début de l’épidémie en 2018, avec une très forte hétérogénéité spatiale quant à cette intensité de dégâts. Les foyers de scolytes liés aux attaques de cet été ne se révèleront dans leur intégralité qu’à la reprise de végétation au printemps 2026.
Le typographe exprime pleinement son caractère « primaire » en phase épidémique, pouvant engendrer la mort d’épicéas peu affaiblis voire sains. Les mesures de lutte préventive et curative contre ce scolyte sont toujours à mettre en œuvre même si les conditions météorologiques demeurent le premier facteur influant sur sa dynamique de population. L’augmentation des antagonistes de scolytes corrélées à la durée de l’épidémie joue également un rôle de régulation. Une étude dédiée à Thanasimus formicarius, principal prédateur du typographe, a été menée dans le massif du Jura en 2025.
L’enjeu est très important sur le deuxième plateau et le Haut-Jura où subsiste l’essentiel des pessières de la région sur plusieurs dizaines de milliers d’hectares. Depuis 2018, la majorité des années présentent un excédent thermique de + 3°C dans le massif jurassien par rapport aux normales de la période préindustrielle 1871-1900. Si cette nouvelle norme se confirme, l’optimum écologique de l’épicéa n’existe plus dans le Jura. Même si les surfaces d’épicéa adultes y régressent fortement, cette essence ne disparaîtra pas à court ou moyen terme, le typographe ne pouvant attaquer que des arbres de plus de 20 cm de diamètre.
La diversification des structures et des compositions des peuplements forestiers doit s’opérer à toutes altitudes pour plus de résilience face à de telles crises sanitaires.

Plus de détails dans la synthèse :

La lutte contre les scolytes de l’épicéa s’articule autour de deux points importants :

. A enrayer les processus de multiplication des scolytes en limitant leurs sites de reproduction que constituent les produits frais issus des coupes normales ou de produits accidentels (chablis, emprise,..).
· Mettre l’accent sur la détection précoce des arbres colonisés, encore porteurs d’insectes actifs et à les exploiter rapidement et extraire ou inactiver ces bois colonisés.

L’exploitation des arbres rouges ou morts avec écorce décollée ne présente plus aucun intérêt
pour la lutte
.

Le Département de la Santé des Forêts résume tous les moyens de lutte contre le typographe sur épicéa :

· Lutte contre le typographe

Pour tout renseignement complémentaire : dsf.draaf-bourgogne-franche-comte@agriculture.gouv.fr


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