Filière miscanthus
Agreste ESSENTIEL Bourgogne-Franche-Comté n°17 - novembre 2025
Une culture qui peine à se développer en Bourgogne-Franche-Comté
Généralités
Le miscanthus est une plante herbacée vivace de la famille des graminées (ou Poacées), originaire d’Afrique et d’Asie du sud. L’espèce cultivée pour la production de canne correspond à Miscanthus x giganteus, c’est un hybride stérile, non invasif. Il est implanté pour une durée de 15 à 25 ans et repousse chaque année grâce aux réserves accumulées dans son rhizome. Cette espèce est cultivée pour sa forte production de biomasse et la forte capacité d’absorption de ses fibres. Ses débouchés sont le paillage et le chauffage.
Les surfaces françaises s’élèvent à 11 460 ha en 2024.
Informations culturales
Le miscanthus nécessite des sols profonds et bien alimentés en eau. Il sera productif durant une vingtaine d’années. Les rhizomes sont plantés à une profondeur comprise entre 5 cm et 10 cm avec une densité de 18 000 pieds/ha à 20 000 pieds/ha. Il nécessite un traitement herbicide en année 1 (voire la 2e année) en phase d’implantation de la culture.
Il peut être récolté en vert à l’automne (méthanisation), mais le plus généralement, il sera coupé après la fin du cycle végétatif : de la mi-décembre à fin février. A ce stade, une partie des éléments nutritifs ont migré dans les rhizomes pour en reconstituer les réserves.
Figure 1 - Le cycle de la culture de miscanthus
Source : BioEnergy Research
Intérêt agronomique
La culture du miscanthus ne nécessite pas d’irrigation, ni d’herbicide grâce à son pouvoir couvrant qui empêche le développement des adventices (excepté à l’implantation), ni de fongicide ou d’insecticide (peu sensible aux ravageurs), ni de fertilisation.
Cette culture a une fonction de dépollution des sols : les pertes d’azote par lixiviation sont faibles. En outre, son système racinaire et sa couverture du sol permanente limitent l’érosion des sols. C’est aussi l’habitat pour une faune diversifiée. Les surfaces cultivées en miscanthus sont éligibles aux Surfaces d’Intérêt Ecologique (SIE) de la PAC.
Production en Bourgogne-Franche-Comté
Les surfaces de miscanthus en Bourgogne-Franche-Comté se concentrent dans la plaine de Saône entre Beaune, Dijon, Dole et Châlon-sur-Saône.
Figure 2 - Implantation de la culture de miscanthus en Bourgogne-Franche-Comté
Source : Agreste-PAC graphique 2025
La surface cultivée en miscanthus évolue peu en Bourgogne-France-Comté, contrairement en France (+10 % en BFC entre 2017 et 2024, contre +125 % en France).
Cette culture est principalement implantée au nord-ouest de la Loire (Pays de Loire, Normandie, Centre-Val de Loire et Hauts-de-France). Le rendement est compris entre 9 tonnes et 15 tonnes de MS/ha.
en hectares | 2017 | 2020 | 2024 | 2025 |
|---|---|---|---|---|
| Bourgogne-Franche-Comté | 511 | 503 | 566 | 554 |
| France | 5 079 | 7 200 | 11 459 | -- |
Source : Agreste - PAC 2017 à 2025
Le Jura et la Côte-d’Or concentrent 3/4 des surfaces en miscanthus, par contre c’est en Côte-d’Or que le nombre de producteurs est le plus important, ce qui sous-entend que les exploitations du Jura ont mis davantage de surface en culture avec cette graminée.
Surface (ha) | Nombre de producteurs | |
|---|---|---|
| Côte-d’Or | 191 | 60 |
| Doubs | 30 | 6 |
| Jura | 215 | 22 |
| Nièvre | 11 | 5 |
| Haute-Saône | 8 | 2 |
| Saône-et-Loire | 46 | 9 |
| Yonne | 53 | 17 |
| Territoire de Belfort | 1 | 1 |
| Total région | 555 | 122 |
Source : Agreste - PAC 2017 à 2025
La grande majorité des exploitations ont implanté de petites surfaces en miscanthus, sans doute en lien avec une durée de présence sur une parcelle de plus de 15 ans. Elles ne sont que 9 % à avoir choisi d’implanter plus de 10 ha.
Figure 5 - La répartition des surfaces en miscanthus par exploitations