Bilan de l’état sanitaire du charme en région Bourgogne-Franche-Comté
Le charme est une essence emblématique des forêts bourguignonnes et franc-comtoises, constituant la quatrième essence en terme de surface forestière (11 %) et la cinquième en terme de volume de bois sur pied vivant (37 millions de m3). (IGN, 2024) Il s’agit d’une espèce qui apprécie les climats tempérés à frais et arrosés. (Ricodeau et al., 2021)
Après 2018, des dépérissements localement significatifs de charmes adultes sont observés, en particulier en Bourgogne-Franche-Comté, au coeur de l’aire de répartition de l’essence. Cette dynamique semble inédite, les signalements de dépérissements de charmes étant très rares en région de 1989 à 2018. L’anomalie climatique constituée par les épisodes récurrents de sécheresses et de fortes chaleurs s’avère être le principal facteur déclenchant de cette dégradation.
La contrainte hydrique élevée due à une faible réserve utile du sol, une exposition importante au rayonnement solaire, l’âge avancé du système racinaire des arbres (souvent issus de taillis), un couvert lacunaire de la strate arborée qui remet en cause l’ambiance forestière constituent autant de facteurs de vulnérabilité susceptibles d’altérer ou d’aggraver la santé des charmaies.
Le charme est une essence qui a été le plus souvent maintenue en sous-étage par les forestiers et sur les sols les plus superficiels du fait de son faible intérêt attribué en terme de production de bois. L’impact potentiel de l’affaiblissement du charme sur le fonctionnement des autres strates forestières reste à préciser.
La présence des bioagresseurs (insectes et champignons) dans ces dépérissements reste globalement modérée, sans dynamique épidémique observée et résulte de l’affaiblissement des tiges par les différents stress hydriques. Par conséquent, la mise en place de mesures de prophylaxie radicales n’est pas nécessaire.
En 2023, les charmes ont présenté souvent un important déficit foliaire accompagné d’une fructification abondante, qui a bruni dès l’été marquant fortement les paysages. Au regard de cette symptomatologie et de l’intensité des stress hydriques depuis 2018, un réseau d’une vingtaine de placettes a été mis en place à l’automne 2023, sur quasiment l’ensemble de la région, avec pour objectif de suivre l’évolution sanitaire des arbres en début d’été 2024. Il ressort que la quasi-totalité des charmes ont feuillé normalement lors de la saison de végétation 2024, avec une absence généralisée de fortes fructifications. Cela illustre toute la prudence à adopter quant à la gestion des arbres et l’importance d’attendre souvent le printemps suivant pour objectiver leur état de santé.
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