Bilan de l’état sanitaire du chêne sessile et du chêne pédonculé en Bourgogne-Franche-Comté
Le chêne sessile (Quercus petraea (Matt.) Liebl.) et le chêne pédonculé (Quercus robur L) sont les deux espèces majeures des forêts bourguignonnes et franc-comtoises, constituant la première et la seconde essence en terme de surface forestière (28 % et 14 % respectivement) et la première et la quatrième essence en terme de volume de bois sur pied vivant (84 millions de m3 et 41 millions de m3). (IGN, 2024) Les enjeux patrimonial et économique de ces deux essences sont très forts, la Bourgogne-Franche-Comté étant la première région de France pour les sciages de chêne. (Agreste, 2025)
Ces deux essences demeurent en bonne santé de manière globale en région même si une lente tendance à la dégradation s’observe au cours de ces dernières années. Les dépérissements restent localisés mais ont été notés de manière plus fréquente en 2023-2024. Cela peut être mis en lien avec la latence des chênaies dans l’expression de leur affaiblissement consécutif aux différents stress subis : des déficits hydriques répétés depuis 2015, des périodes d’engorgement marqués, des défoliations liées à diverses chenilles, des atteintes fortes d’oïdium, des gels tardifs etc. Les dépérissements qui affectent ces deux espèces sont complexes et pluriels dans leurs causes et leurs dynamiques temporelles.
Le chêne pédonculé est avant tout concerné par cette dégradation, avec une aggravation de son état de santé sur des zones possédant un historique de dépérissements. Le chêne sessile est plus ponctuellement affecté, même si certains dépérissements se sont révélés massifs et brutaux depuis 2019, affectant notamment des peuplements installés sur des sols aux fortes contraintes hydriques.
Les attaques d’insectes et de champignons facteurs aggravants de ces dépérissements sont systématiques et résultent de l’affaiblissement des tiges par les différents aléas climatiques et biotiques. Il n’est pas observé de réelle dynamique épidémique, la mise en place de mesures de prophylaxie radicales n’est par conséquent pas nécessaire.
Par ailleurs, les chênes n’échappent pas aux bioagresseurs exotiques. L’exemple de l’oïdium, pathogène foliaire originaire d’Asie présent en France depuis le début du XXème siècle, demeure aujourd’hui un facteur d’affaiblissement des chênaies lors de fortes atteintes comme en 2021. Plus récemment, la punaise réticulée du chêne, insecte émergent originaire d’Amérique du Nord a été observée pour la première fois en Bourgogne-Franche-Comté en 2024. Son impact à moyen terme sur la santé des chênaies reste à préciser. Enfin, une vigilance tout particulière s’exerce sur le pathogène de quarantaine Bretziella fagacearum, originaire des Etats-Unis et non détecté en Europe, donc l’impact sur les chênes pourrait être comparable à la graphiose de l’orme.
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