Fièvre catarrhale ovine sérotype 3

La FCO (fièvre catarrhale ovine) est une maladie virale, strictement animale (ovins, bovins, ruminants sauvages), non transmissible à l’homme, transmise par des insectes vecteurs du type Culicoïdes (moucherons). Plusieurs sérotypes du virus ont été identifiés et sévissent en Europe et dans le monde. C’est une maladie classée CDE par la législation européenne (LSA), c’est-à-dire d’éradication facultative, mais qui implique la mise en place de mesures de restrictions aux mouvements et une surveillance et déclaration obligatoire.

Une épizootie de fièvre catarrhale ovine de sérotype 3 a débuté aux Pays-Bas autour d’Amsterdam en 2023. Ce sérotype n’était auparavant pas présent sur le territoire européen . L’affection a des conséquences économiques majeures pour les élevages concernés en matière de santé animale avec une mortalité élevée particulièrement chez les ovins, des troubles de la reproduction et des chutes de production. Elle a des répercussions aux échanges commerciaux avec restrictions des échanges d’animaux.
Fin juillet 2024, les insectes vecteurs étant en forte période d’activité, de nombreux nouveaux foyers sont apparus, dont deux proches de la frontière franco-belge, ayant conduit à la création d’une zone régulée dans le nord de la France à compter du 2 août 2024 pour lutter contre la diffusion de ce virus. Le 5 août 2024, la France a déclaré son premier foyer de FCO-3 dans un élevage ovin dans le département du Nord.
La réglementation prévoit la mise en place d’une zone dite « régulée » dans un périmètre de 150 kilomètres autour des foyers déclarés. Le zonage est géré au niveau central par le MASA et mis à jour de façon hebdomadaire. La situation sanitaire évolue rapidement ainsi que l’étendue de cette zone régulée. La carte de la zone régulée et la liste des communes sont disponibles sur le site internet du ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire (MASA) :
https://agriculture.gouv.fr/la-situation-de-la-fco-en-france
Depuis le 9 août 2024, une partie du territoire de notre région, est passé en zone régulée. Une partie de l’Yonne et quelques communes de Côte d’Or ont été concernées en premier. La mise en place de cette zone régulée conduit à restreindre les mouvements des animaux sensibles à la FCO (bovins, caprins, ovins) détenus dans cette zone vers le reste du territoire national. Pour être autorisés à quitter la zone, ces animaux doivent avoir fait l’objet d’un traitement de désinsectisation dans les deux semaines précédant leur départ et avoir obtenu un test de dépistage négatif. Les sorties directes vers abattoir sont possibles sans restrictions. Seuls les animaux de zone régulée peuvent participer à des manifestations ou rassemblement en zone régulée. Pour les échanges intra-européens, les mouvements depuis la zone régulée pourront se poursuivre vers les États membres acceptant la désinsectisation et le test de dépistage négatif (cas de l’Italie par exemple).

Par ailleurs, le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire a mobilisé un stock de vaccins pour limiter les impacts de cette maladie : une campagne de vaccination volontaire ciblée contre le sérotype 3 dans le Nord-Est de la France est organisée pour limiter les impacts de cette maladie.
Les modalités de la campagne de vaccination, engagée en urgence dans l’objectif de réduire les signes cliniques et prévenir la mortalité à l’intérieur de la zone régulée, sont les suivantes :
 la vaccination est volontaire,
 le vaccin est mis à disposition gratuitement par l’État dans une zone Nors-Est de la France qui inclut l’ensemble de la région Bourgogne-Franche-Comté.
 la vaccination peut être réalisée par l’éleveur (si l’injection de vaccination est réalisée par le vétérinaire, les frais d’intervention sont à la charge de l’éleveur).
Les vétérinaires peuvent passer commande depuis le 12 août 2024.

Les services de l’État (directions départementales en charge de la protection des population et service régional de l’alimentation), le Groupement de Défense Sanitaire BFC (GDS) et le Groupement Technique Vétérinaire BFC assurent la communication vers les éleveurs, les opérateurs commerciaux et les vétérinaires sanitaires, afin notamment de déployer rapidement cette campagne de vaccination.

Enfin, il faut rappeler que toute suspicion clinique doit être déclarée au vétérinaire sanitaire de l’élevage, qui interviendra afin de réaliser des prélèvements pour analyses. Les frais d’intervention sont pris en charge par l’État. La vigilance concerne également le sérotype 8 de la FCO et la maladie hémorragique épizootique, maladies également transmises par des moucherons et qui sont présentes dans le Sud-Ouest de la France.

Pour en savoir plus, consultez le site internet du MASA :
https://agriculture.gouv.fr/sante-protection-des-animaux


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