N°71 - Conjoncture agricole - mai 2025
La conjoncture agricole du mois de mai 2025
- L’année s’annonce précoce pour le vignoble. La petite récolte de 2024 pèse sur les échanges de vins. Les ventes de bouteilles et l’export demeurent en progression.
- Les grandes cultures présentent globalement une belle biomasse malgré une pluviométrie déficitaire. Les exportations françaises de blé sont à la peine.
- Qu’elle soit AOP « Massif du Jura » ou conventionnelle, la production laitière de cet hiver est bien inférieure à l’an dernier. Les prix demeurent bien orientés.
-La demande en bovins maigres reste orientée vers des animaux légers et de bonne qualité. Une diminution du taux de réforme entraine une hausse des prix des vaches.
Filière viticole
Ce mois d’avril est plus frais que lors des précédentes campagnes, avec de fréquentes précipitations. Des épisodes de grêle, très localisés, occasionnent de légers dégâts en Sud Côte-d’Or et Nord Saône-et-Loire. Toutefois, ce début de campagne s’annonce comme plus précoce que la moyenne décennale. Les stades végétatifs varient entre 1 à 2 feuilles étalées et 5 à 6 feuilles étalées. Certaines parcelles de Chardonnay affichent même 6 à 8 feuilles étalées.
- Les ventes de Bourgogne demeurent actives
En février, les sorties de chais de la viticulture en Bourgogne-Franche-Comté marquent le pas. Elles sont en retrait de 19 % au regard de la moyenne de ce mois. Cette contre-performance pourrait être expliquée par la petite récolte 2024, mais cela ne suffit pas. Les vins de Saône-et-Loire sont davantage impactés (- 30 %), ce qui est bien en-deçà du déficit de récolte.
Sur 12 mois (en février), les ventes de bouteilles de Bourgogne atteignent 169 millions de cols, en progression de 4,7 %. Ainsi, associés à la faible récolte 2024, les stocks de vins en cave ne représentent plus que 20,5 mois de ventes (Source : BIVB – Demat’vin).
Au cumul du mois de mars 2025, les transactions de vins en vrac de Bourgogne entre la viticulture et le négoce demeurent en très net repli (- 24 %) au regard de celles de l’an passé, se rapprochant normalement du déficit de récolte de 27 % au regard de la moyenne quinquennale.
Concernant les prix des vins en vrac, les vins rouges, plus impactés par le mildiou, gardent une trajectoire en hausse, tel le Bourgogne Rouge + 16 % sur un an. A l’inverse les blancs faiblissent, tels le Bourgogne Blanc et le Mâcon Village Blanc - 8%. Le cours du Chablis fait exception (+ 36 %). Pour le Beaujolais, les transactions au 8ème mois de campagne sont toujours en fort retrait (- 48 %), avec des prix aussi en nette baisse (- 11 %) au regard de mars 2024.
En hl | Campagne 2024-2025 | Évolution par rapport à 2023-2024 | Moyenne 5 ans |
---|---|---|---|
Février | 181 342 | -15,7% | -18,7% |
7 mois | 1 232 892 | 6,6% | -4,0% |
Source : Agreste - DRDDI
- Des marchés à l’export robustes
Au mois de février, sur 12 mois glissants, les exportations de vins de Bourgogne demeurent en progression, + 9 % en volume et + 10 % en valeur au regard de 2024 sur la même période. Le Crémant de Bourgogne et les vins Blancs s’inscrivent pleinement dans cette tendance, à l’exception des Régionales Mâcon. Pour les vins Rouges, la situation est moins uniforme. En effet, seuls les Grands Crus de Côte d’Or et les Régionales Bourgogne gardent des indicateurs en progression.
Cette bonne conjoncture est notamment portée par les achats américains, canadiens, chinois, danois et taïwanais.
En hl | Mars 2025 | Évolution 2025/2024 | Campagne 2024-2025 | Évolution 2025/2024 |
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Rouge, rosé | 8 541 | -38% | 128 333 | -36% |
Blanc | 23 210 | -45% | 377 082 | -19% |
Crémant | 3 160 | 6% | 147 371 | -24% |
Ensemble | 34 911 | -41% | 652 786 | -24% |
Source : BIVB